Auto-entrepreneur et portage salarial : quel statut choisir ?

Auto-entrepreneur et portage salarial : présentation des statuts

Commençons tout d’abord par étudier le fonctionnement de ces deux statuts.

• Le portage salarial est un statut qui met en relation par le biais d’un contrat de travail un consultant, une société de portage et une entreprise cliente. Le professionnel réalise des missions pour le compte de clients, tout en étant salarié de la société de portage qui gère les aspects administratifs, comptables et juridiques de son activité.
• Le régime de l'auto-entrepreneur, également appelé micro-entrepreneur, est un dispositif simplifié qui permet la création et la gestion d’une activité indépendante avec des formalités allégées. Selon les données de l'INSEE, en 2021, plus de 4,3 millions de micro-entrepreneurs étaient recensés en France.

Comparaison des avantages et des inconvénients de chaque statut

Explorons maintenant les avantages et les inconvénients de chaque statut sur différents critères :

1. Simplicité administrative

La création et la gestion d'une micro-entreprise sont simplifiées, et les obligations comptables sont réduites. Cependant, l'entrepreneur doit gérer lui-même l'ensemble des démarches administratives liées à son activité. Dans le cadre du portage salarial, la société de portage prend en charge la totalité des tâches administratives, ce qui permet au professionnel de se concentrer sur son activité principale.

2. Protection sociale et sécurité financière

L'auto-entrepreneur est affilié au régime social des indépendants, il dispose ainsi d’une couverture sociale limitée. Il ne bénéficie pas de l'assurance chômage et la validation de ses trimestres de retraite dépend de son chiffre d'affaires. Le salarié porté bénéficie quant à lui du régime général de la Sécurité Sociale, il peut donc prétendre à l'assurance maladie, à la retraite et à l'assurance chômage. Cette protection sociale renforcée est un atout majeur pour ceux qui recherchent une sécurité similaire à celle des salariés, tout en conservant un maximum d’indépendance.

3. Fiscalité et charges sociales

Le régime micro-fiscal permet de bénéficier d'un abattement forfaitaire sur le chiffre d'affaires pour le calcul de l'impôt sur le revenu. Les cotisations sociales sont proportionnelles au chiffre d'affaires, leur taux variant selon la nature de l'activité exercée. En portage salarial, les charges sociales sont similaires à celles d'un salarié classique : des cotisations patronales et salariales sont prélevées sur le chiffre d'affaires réalisé. Après déduction de ces charges et des frais de gestion de la société de portage (généralement entre 5 % et 15 % du CA du salarié porté), le professionnel perçoit un salaire net représentant environ 50 % du montant facturé aux clients.

4. Autonomie et liberté d'action

L'auto-entrepreneur jouit d'une totale liberté dans la gestion de son activité. Cependant, il assume seul les risques liés à son entreprise. De son côté, le salarié porté conserve une autonomie dans le choix de ses missions et de ses clients, tout en bénéficiant du soutien de la société de portage. Il doit cependant respecter les obligations liées au statut de salarié, notamment en matière de subordination juridique.

Peut-on cumuler auto-entreprise et portage salarial ?

Si vous vous posez la question, sachez qu’il est tout à fait possible de cumuler le statut d’auto-entrepreneur et le portage salarial, à condition de respecter certaines règles. Ce cumul peut être avantageux pour :

• Sécuriser une partie de ses revenus grâce aux avantages du salariat,
• Tester une nouvelle activité en minimisant les risques,
• Facturer certains clients sous un régime et d’autres sous un autre en fonction des missions.

Quelles sont les conditions à respecter ?

Pour profiter de ce cumul, il peut être conseillé de séparer les types de prestations effectuées sur chaque statut, pour éviter que l’URSSAF considère qu’il s’agit d’un montage frauduleux visant à éviter certaines charges sociales. Il est également important de ne pas dépasser les seuils du régime fiscal de l’auto-entrepreneur, sous peine de basculer en entreprise individuelle classique. Enfin, il est important de vérifier ce que dit le contrat de portage salarial à ce sujet. Certaines sociétés de portage imposent des restrictions sur l’exercice d’une activité indépendante en parallèle de ce statut.

Le passage de l’auto-entreprise au portage salarial : est-ce possible ?

Il est tout à fait envisageable de passer du statut d'auto-entrepreneur à celui de salarié porté. Cette transition peut être motivée par une augmentation du chiffre d'affaires, par la recherche d'une meilleure protection sociale ou par le souhait de déléguer la gestion administrative de son entreprise. Pour ce faire, il convient de contacter une société de portage salarial, de signer un contrat de travail et de transférer progressivement ses missions sous ce nouveau statut.

Les démarches à suivre pour passer au portage salarial

1. Étudier la rentabilité de ce changement : vérifier que le niveau de chiffre d’affaires permet de couvrir les charges liées au portage salarial tout en assurant un revenu suffisant.
2. Choisir une société de portage salarial : comparer les offres en termes de frais de gestion, d’accompagnement et de services annexes.
3. Signer un contrat de portage : ce contrat peut être un CDI ou un CDD, selon la durée des missions.
4. Fermer ou maintenir sa micro-entreprise : certains professionnels choisissent de conserver leur statut d’auto-entrepreneur pour des activités annexes tout en exerçant en portage pour certaines missions spécifiques.

Pour conclure sur le choix entre auto-entrepreneur et portage salarial

Comme vous aurez pu le comprendre, le choix entre l’auto-entrepreneuriat et le portage salarial dépend avant tout des besoins spécifiques de chaque professionnel.

L’auto-entrepreneuriat est idéal pour les indépendants qui privilégient une gestion simplifiée et des charges sociales réduites, mais il offre une protection sociale limitée et impose des plafonds de chiffre d’affaires. Le portage salarial s’adresse davantage aux consultants et freelances générant un chiffre d’affaires conséquent, souhaitant éviter les contraintes administratives et bénéficier des avantages du salariat.

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