Portage salarial et juriste : tout ce qu’il faut savoir

    Le monde juridique n’échappe pas aux mutations du travail. Face à la digitalisation des services, à la montée du conseil indépendant et à la volonté croissante de flexibilité, de nombreux juristes – qu’ils soient spécialisés en droit des affaires, RGPD, ou en conformité – envisagent des alternatives au salariat classique.  Le portage salarial apparaît alors comme une solution de plus en plus plébiscitée. Il permet d’exercer en toute autonomie, sans créer d’entreprise, tout en bénéficiant de la couverture sociale d’un salarié. Mais ce statut hybride répond à un cadre légal précis, qui ne convient pas toujours aux missions juridiques. Peut-on exercer comme juriste en portage salarial ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir à ce sujet.

    4 minutes de lecture
    Cover

    Qu’est-ce que le portage salarial ?

    Le portage salarial est un mode d’activité qui permet à un professionnel d’exercer de manière indépendante, tout en bénéficiant d’un contrat de travail conclu avec une société de portage. Dans ce cadre, le salarié porté trouve lui-même ses missions, il négocie ses tarifs et intervient en toute autonomie – à condition que son activité relève des métiers du portage. La société de portage signe un contrat avec le client, facture la prestation, perçoit les honoraires, puis transforme ce chiffre d’affaires en salaire net, après déduction des frais de gestion et des cotisations sociales.

    Ce modèle est encadré par le Code du travail (articles L.1254-1 à L.1254-31) et par la convention collective du portage salarial. Il est réservé aux prestations dites intellectuelles, exercées en autonomie.

    Le métier de juriste : expertise, polyvalence et rigueur

    Professionnel du droit, le juriste intervient principalement en entreprise, où il joue un rôle stratégique. Ses missions sont diverses : il rédige et analyse les contrats, conseille les services internes, anticipe les risques juridiques liés aux décisions de l’organisation, et assure une veille constante sur les évolutions législatives et réglementaires.

    En fonction de sa spécialisation – droit des affaires, droit du travail, propriété intellectuelle, ou encore droit public – le juriste peut être amené à gérer des dossiers sensibles : contentieux, audits contractuels, négociations commerciales ou mise en conformité RGPD. Il collabore étroitement avec la direction, les ressources humaines, ou les équipes commerciales.

    Le juriste d’entreprise est souvent titulaire d’un Master en droit, et parfois du CAPA, bien qu’il n’ait pas le statut d’avocat. Son activité exige une parfaite maîtrise du cadre légal, une capacité d’analyse fine, ainsi qu’un excellent relationnel.

    the-labour-code-3520805_1280.jpg

    Juriste et portage salarial : une compatibilité encadrée

    Le portage salarial offre un cadre sécurisé à de nombreux professionnels souhaitant exercer leur activité en autonomie. Toutefois, il ne s’applique pas à toutes les professions. Certaines disciplines réglementées, comme celles des notaires, des avocats, ou encore des experts-comptables, sont exclues du champ du portage salarial en raison des obligations légales et déontologiques qui les encadrent.

    Le cas des juristes est plus nuancé. Si le portage salarial ne permet pas d’exercer une consultation juridique au sens strict, comme le fait de conseiller un particulier dans un contexte personnel ou contractuel, certaines prestations sont parfaitement admissibles. La rédaction d’articles à visée juridique, la réalisation de veilles réglementaires, l’animation de formations ou encore la médiation font partie des missions compatibles avec ce statut.

    Le juriste qui choisit d’exercer en portage salarial doit donc définir précisément la nature de ses interventions. S’il agit en tant que formateur, rédacteur ou consultant en conformité, il peut tout à fait travailler via une société de portage.

    Pourquoi le portage séduit les juristes

    De plus en plus de juristes se tournent vers le portage salarial pour gagner en liberté, sans avoir à sacrifier leur sécurité. Ce modèle permet aux professionnels de travailler pour plusieurs clients, sur des missions variées, sans avoir à créer de société ni à gérer la complexité de l’URSSAF ou de la TVA.

    Le portage est particulièrement attractif pour ceux qui souhaitent conserver un statut de salarié, puisqu’il permet de cotiser pour le chômage, pour la retraite, la mutuelle, et de bénéficier d’une fiche de paie, ce qui facilite l’accès au crédit ou à la location. En parallèle, les juristes gardent le contrôle sur leur activité : ils définissent leurs tarifs, acceptent ou refusent des missions, et organisent leur emploi du temps librement.

    Ce statut a aussi ses limites, dont les frais de gestion prélevés par les sociétés de portage (entre 5 % et 15% en moyenne) qui réduisent légèrement la rentabilité. De plus, certaines activités restent exclues, notamment les actes juridiques réglementés réservés aux avocats. Enfin, le juriste doit être capable de trouver lui-même ses clients : le portage ne fournit pas de missions, il s’adresse à des professionnels déjà autonomes sur le plan commercial.

    pexels-karolina-grabowska-7875996.jpg

    Les métiers juridiques adaptés au portage

    Le portage salarial s’applique à différents types de missions juridiques, parmi ces exemples :

    • Consultant en conformité (droit des sociétés, compliance bancaire, RGPD) ;
    • Auditeur juridique (diagnostics de conformité, audit de contrats, analyse de risques) ;
    • Formateur en droit (droit social, droit fiscal, droit des contrats) ;
    • Juriste freelance pour des missions ponctuelles de rédaction, de veille ou d’analyse réglementaire.

    Ces activités ont en commun de ne pas nécessiter d’agrément professionnel, comme cela est le cas pour les avocats ou les notaires. Elles peuvent donc être encadrées par un contrat de prestation via la société de portage, tant que le juriste ne fournit pas de représentation légale, ni de consultation juridique au sens étroit. Le portage devient ainsi un outil souple et sécurisant pour les juristes souhaitant exercer autrement.

    Pour conclure sur le portage salarial et le métier de juriste

    Le portage salarial se présente ainsi comme une réelle opportunité pour les juristes souhaitant exercer de manière autonome, sans avoir à créer de structure. À condition de rester en dehors du champ de la consultation juridique réglementée, ce statut permet d’intervenir comme formateur, consultant ou rédacteur, tout en bénéficiant d’une protection sociale complète.

    Chez Weaportage, nous vous aidons à comparer les offres, à vérifier la conformité des sociétés et trouver la structure la mieux adaptée à votre métier. Contactez-nous pour bénéficier d’un accompagnement sur mesure dans votre projet professionnel.

    Vous voulez en savoir plus ?

    Voici d'autres articles qui pourraient vous intéresser